Chansons bretonnes sur imprimés populaires
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Auteur : La Villemarqué (Hersart Théodore de)

Référence : A-00299
Nom : LA VILLEMARQUÉ (DE)
Prénom : Théodore Hersart
Variantes de nom : Barz Nizon, Kermarker

Liste des chants recensés pour cet auteur : (8 chants)

Notice du catalogue Ollivier

La Villemarqué (Théodore-Hersart de), né à Quimperlé (Fin.) le 7 juillet 1815, y est décédé le 8 décembre 1895, dans sa propriété de Keransker. Pseudonyme : Barz Nizon.
Les dictionnaires biographiques, les Anthologies qui ont publié des extraits du Barzaz-Breiz (p. ex. Les Poètes du Terroir, par Ad. van Bever) ont donné les points essentiels de sa vie: J’y renvoie. Ceux qui souhaitent de plus amples détails consulteront la biographie que lui a consacrée son fils Pierre Hersart de la Villemarqué : La Villemarqué, sa vie et ses œuvres (Paris, Champion, 1926; in-8°, 215 p.) (1).
Sans vouloir étudier les nombreux problèmes soulevés par le Barzaz-Breiz, dont la publication rendit célèbre le nom de La Villemarqué, il est permis d’indiquer que l’étude des « feuilles volantes » ouvre de nouveaux aperçus sur la « composition » de cet ouvrage si discuté. Dans les notes des n°s 264 D, 564, 956 et aux « Addenda et Corrigenda », j’ai signalé des sources que La Villemarqué n’a jamais indiquées. Il en est d’autres, « livresques » celles-là, qu’il n’a pas non plus avouées. En rapprochant ces découvertes de quelques faits touchant la vie de La Villemarqué et des déclarations qu’il fit à Luzel le 30 mars 1890, j’ai été amené à modifier la conception habituelle qu’on se fait de la façon dont fut « composé » le Barzaz-Breiz. Je me propose, si mes loisirs et les circonstances me le permettent, de revenir sur ce sujet avec plus de détails.
Le Barzaz-Breiz nous montre La Villemarqué collecteur de chansons. Mais il a aussi composé des chansons destinées à être chantées et vendues sur la place publique. Dans le précédent Catalogue, on ne trouvera mentionnées que deux chansons; je ne saurais dire s’il en a composé d’autres.
Pour Ar Bragou moari (n° 45), ainsi que je l’ai écrit dans la note, il y a lieu de faire quelques réserves, puisque l’abbé Henry, d’après certains, en serait l’auteur. Je ne connais le n° 1140 que par les indications que j’ai trouvées dans les dossiers de M. P. Le Roux. M. P. Le Roux, qui a rencontré ce Klemvan Truezus il y a une trentaine d’années, me rappelle qu’il avait été très frappé en lisant cette gwerz, « tellement elle différait par sa platitude et son manque d’intérêt (les pièces du Barzaz¬Breiz ». Il y a lieu de remarquer aussi — et ceci peut prêter à réflexion — que La Villemarqué mit deux ans, sinon à composer, du moins à faire imprimer une complainte qui, pour être plus actuelle et avoir plus de succès, eût demandé à être publiée peu de temps après l’événement.
J’ai réservé pour la 2° partie du Catalogue de la Chanson populaire bretonne — chansons recueillies dans la tradition orale, se trouvant clans les manuscrits, revues, journaux ou ouvrages spéciaux — une publication de La Villemarqué qui aurait pu être signalée dans la partie consacrée à la Chanson populaire publiée sur feuilles volantes : Barzaz pe Ganaouennou Breiz, dastumet enn enor d’ar pro gant ann aotrou Theodore Hersart de la Villemarqué (E. Paris, e ti Delloye, levrier ar Vreiziz; E Breiz-Izel, e ti ann holl levrierien euz ar vro; in-80, 24 ou 16 p. (2), avec illustrations par Ernest Boyer).
Cette publication en effet, dans l’intention de La Villemarqué, était destinée à être vendue — et elle l’a été sans aucun doute — par des chanteurs ambulants, sur les places publiques, comme il ressort des passages suivants extraits d’une lettre de l’abbé Henry à La Villemarqué, en date du 26 ou 27 avril 1845 (3) :
L’édition pour le Peuple et qui semble plutôt l’édition des habiles seuls capables de l’apprécier m’épouvante. Elle sera chantée et achetée, mais payée? Non, pour la Patrie, ce n’est pas trop beau; mais pour le paysan, c’est trop : très peu parmi ces jeunes gens auront la prévoyance de conserver les livraisons, pour en former un recueil. Chaque feuille achetée à la foire ou au pardon, sera pliée, crottée, chiffonnée 36 fois, par la main de toutes les jeunes filles et des enfants. Que deviendront alors vos beaux dessins? Le sacrifice me paraît très fort, pour une telle fin. Que la couverture soit illustrée, et même une ou deux livraisons, passe! mais tout ce recueil, ce n’est pas sage ! La pensée de faire chanter et de débiter les Kanaouennou, par feuillets, est excellente. C’est la bonne manière de les rendre populaires (4), tenez-y, mais à moindre frais.
...Jean-Marie, notre aveugle (5), sur lequel vous comptez... je vais l’enterrer demain. Il est mort, cette nuit. Mais nous avons aussi un autre aveugle, jeune homme... qui va même chanter au lutrin à la paroisse... il fera notre affaire, au moins dans l’arrondissement, car peut-être on ne le laissera pas aller plus loin... ».
On voit que c’est bien à tort que quelques auteurs ont considéré Barzaz pe Ganaouennou Breiz comme un « prospectus » du Barzaz-Breiz, c’est-à-dire comme antérieur à l’édition de 1839, et cela faute d’avoir lu, sans doute, ce qu’écrit La Villemarqué dans « Kentel diwar-benn Kanaouennou Breiz » (p. 3-6), courte préface en breton qu’il a mise à sa publication.
Cette brochure contient trois pièces qui ont été extraites — mais il y a des variantes — du Barzaz-Breiz : Al Labourerien (p. 8-10), Ar Baradoz (p. 12-16), Buhez Sant Ronan, Mignon braz da Labourerien Kerne ha Leon (p. 11-24); — sur la couverture on trouve les textes suivants : Kroaz Doue Kanaouennou Breiz (p. 2), Meuleudi Itron Varia Breiz (p. 3-4).
Œuvres : voir D. Bernard, Bibliographie de La Villemarqué (Annales de Bretagne, XXXV, 1923, p. 369-387; il y a eu un tirage à part : Paris, Champion, 1923; in-80, 20 p.) — on trouvera également des renseignements bibliographiques dans La Villemarqué, sa vie et ses oeuvres, p. 133-150, 199-210.

(1) Une édition, destinée il la famille seule, avait paru antérieurement (Vannes Lafolye, 1898; in-8°, 263 p.). Les deux éditions diffèrent légèrement : des documents donnés en 1898 n’ont pas été reproduits en 1926 et un certain nombre de passages ont été remaniés.

(2) Certains exemplaires de cette publication — le mien par exemple — n’ont pas les p. 17-24.

(3) Le barde Abalor, à qui je dois communication de cette lettre, en en prenant copie à Keranslier, avec l’autorisation de M. Pierre Hersart de la Villemarqué, avait négligé d’indiquer la date exacte du jour et mois de l’année 1845. J’ai déduit la date d’après l’acte de décès de l’aveugle dont il est question à la fin de la lettre.

(4) « Les rendre populaires » ! — N’est-ce pas là jeter, involontairement, une très grosse pierre dans le jardin de La Villemarqué?

(5) Jean-Marie Le Naour, 50 ans, mendiant, né à Riec, domicilié à Quimperlé, fils de feu Jean Le Naour et de Jeanne Le Teiller, célibataire, décédé le 26 avril 1845, à une heure du matin, à l’hospice. (Extrait de l’état civil de Quimperlé, dont je dois la communication A M. Le Gall, rédacteur en chef de I’ Union Agricole et Maritime, de Quimperlé).
[Ollivier, La chanson populaire bretonne sur Feuilles Volantes, p. 296-299.]

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