Kanouennoù eus Breizh moullet evit ar bobl
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Distro d’an enklask

Oberour : Luzel (François-Marie)

Dave : A-00540
Anv : LUZEL
Anv bihan : François-Marie
Adstummoù an anv : Ar Moal (Fanch)

Roll ar c’hanaouennoù evit an oberour-mañ : (18 kan)

Notennig katalog Ollivier

Luzel (François-Marie), né le 6 juin 1821, à Keranborn, alors en Plouaret, où ses parents faisaient valoir une grande ferme. Tout enfant, il assista aux veillées qui se tenaient chez lui les soirs d’hiver, et il fit ainsi connaissance avec nos traditions populaires. Les veillées de Keranborn étaient renommées et fréquentées par les conteurs et les chanteuses des environs. Les récits merveilleux, les gwerziou et les soniou qu’il y entendit laissèrent sur son esprit une impression si vive et si profonde que, quelques années plus tard, il conçut le projet — auquel son oncle maternel, Julien-Marie Le Huërou, ne fut sans doute pas étranger, — de les recueillir et de les publier, de peur qu’ils ne disparussent pour toujours avec ceux qui les savaient. Cette noble tâche il la poursuivit jusqu’à ses derniers jours, à travers les vicissitudes de sa vie et la diversité (le ses situations.
Après des velléités médicales (1), — ses parents désirant qu’il fùt médecin, — et peut-être d’études (le droit, Luzel entre dans l’enseignement : en octobre 1847, il est maître d’études au collège (le Lorient; en juin 1848, il est nommé régent de 8e au collège de Dinan. Pour une question de dictées choisies avec « un peu de légèreté et d’inconséquence », Luzel est envoyé à Pontoise (octobre 1851), « comme mesure d’administration bien plutôt que comme mesure disciplinaire » dit le rapport de l’inspecteur (on disait alors : recteur) d’académie des Côtes-du-Nord. En septembre 1854, étant toujours à Pontoise, Luzel sollicite un congé d’un an; le ministre le lui accorde. L’année suivante, alors qu’il espérait reprendre ses, fonctions, là ou plutôt en Bretagne, le ministre lui renouvelle d’office Son congé. Luzel ne rentre dans l’Université qu’en février 1858 en acceptant un poste de maître répétiteur au lycée de Nantes. Au mois d’octobre de cette même année, au moment où ses chefs songeaient à lui confier un nouveau poste de régent, Luzel se fait nommer par le préfet Féart employé à la préfecture de Rennes. Il y trouve, comme camarade de bureau, Ad. Orain qui, quelques années plus tard, se mettra à recueillir les contes et les chants populaires de l’Ille-et-Vilaine. Cette vie de bureau crate ne devait guère convenir et plaire à Luzel, car sollicite un nouveau poste de régent : au mois (l’octobre 1860 il est nommé régent de 5e au collège de Quimper. En juillet 1862, pour des raisons qui nous paraissent bien mesquines à présent, Luzel est envoyé en disgrâce au collège de Landerneau. Il refuse ce nouveau poste et songe même un moment à envoyer sa démission. Il écrit sa lettre, mais se ravise, et laisse les choses en suspens. Il reste à Quimper et s’occupe à publier, en collaboration avec l’abbé Henry, aumônier de l’hospice de Quimperlé, le mystère de Santez Triphina hag ar roue Arzur (Th. Clairet, Quimperlé, 1863).
De Keranborn où il est revenu dans sa famille, Luzel sollicite (novembre 1863) du Ministre une mission en Basse-Bretagne, en vue d’y recueillir les manuscrits des vieux mystères bretons. Grâce à la recommandation d’E. Renan avec lequel il était entré en relations en 1858, le ministre accorde la mission. Une abondante moisson de manuscrits, principalement dans les Côtes-du-Nord, sera le résultat des pérégrinations de Luzel à travers nos trois départements bas-bretons. Sa mission terminée, le 7 octobre 1864, Luzel est nommé régent de 7e au collège de Lorient. Il ne quittera ce poste qu’aux grandes vacances de 1868, quand le ministre V. Duruy, sur une nouvelle recommandation d’E. Renan, lui confie une autre mission : recueillir en Bretagne « tous les documents pouvant servir à l’histoire, à la philologie, à la mythologie comparées des peuples celtiques », mission renouvelée d’année en année jusqu’en 1873. Cette période (1868-1873) est féconde en résultats : Luzel recueille un nombre considérable de contes et de chansons populaires, matériaux dans lesquels il puisera pour ses publications postérieures. En 1873, il savait qu’il laissait encore inexplorés bien des coins de la Basse-Bretagne, et qu’une prolongation lui aurait été accordée s’il la demandait et surtout s’il la faisait appuyer par E. Renan. Pourtant il décide d’en rester là, et il s’occupe à publier le 2e volume des Gwerziou Breiz-Izel (1874), dont le 1er volume avait paru en 1868, chez le même éditeur de Lorient, Corfmat.
Peu désireux de redevenir professeur de classes élémentaires, peut-être dans un collège loin de Bretagne, Luzel accepte de venir diriger à Morlaix un journal politique républicain (1874¬1880). Avec les années, cette situation de polémiste toujours sur la brèche lui pèse de plus en plus, et il sollicite une place de juge de paix, de préférence à Plouaret, où il pourrait encore, à ses moments de loisir, s’occuper à recueillir contes et chansons. Il vient à peine de recevoir sa nomination pour Daoulas (Fin.) que son ami, le député de Quimper, Louis Hémon, le pousse vivement à demander le poste d’archiviste du Finistère, vacant depuis la mort de R.-F. Le Men (2 septembre 1880). Luzel refuse, et prend possession de son poste. Louis Hémon insiste à nouveau, et d’une façon tellement pressante, que Luzel, après avoir hésité et sollicité les avis de ses amis H. Gaidoz et d’Arbois de Jubainville, accepte de formuler sa demande. Cette demande, chaudement appuyée par le préfet du Finistère et le député Louis Hémon, est agréée par le ministre (1881). En 1890, Luzel, en collaboration avec A. Le Braz publie 2 vol. de Soniou. C’est également pendant son séjour à Quimper que parurent 2 vol. de Légendes chrétiennes de la Basse-Bretagne (1881), et 3 vol. de Contes populaires de Basse-Bretagne (1887), mais c’est pendant son séjour de quelques mois à Daoulas que s’engagèrent les pourparlers en vue de leur publication.
Luzel conserva ses fonctions d’archiviste jusqu’à sa mort survenue à Quimper, le 26 février 1895.
Les volumes de contes publiés par Luzel sont loin de contenir tous ceux qu’il a recueillis. Dans les revues et les journaux, il y en a un nombre assez considérable.
Luzel a publié en 1865 un recueil de poésies bretonnes sous le titre Bepred Breizad (Morlaix, J. Haslé). D’autres ont paru dans les revues et journaux signées le plus souvent de son nom Luzel (en breton : An Uhel, ou An Uc’hel), mais quelquefois aussi du pseudonyme Fanch Ar Moal (2).
On trouvera dans les Annales de Bretagne, tomes X et XI (avril et novembre 1895), une Bibliographie de l’œuvre de Luzel dressée par Prosper Hémon. Bien qu’elle soit incomplète, elle contient cependant l’essentiel de ses œuvres et publications. J’y renvoie le lecteur.
A consulter : A. Le Braz, Théâtre celtique, passim; — A. Le Braz, Luzel. Lettre à M. Louis Terrier, datée de Quimper le 1er mars 1895 (Union Agricole, de Quimperlé, 3 mars 1895); — A. Le Braz, F.-M. Luzel (Bull. Soc. Arch. du Fin., 1895, p. XI-XIV : Luzel est envisagé comme membre de la Soc. Archéol., dont il était un des vice-présidents); — A. Le Braz, Le dernier Barde (Les Débats, 5 mars 1895, reproduit dans Rev. des Provinces de l’Ouest, mars 1895) ; — A. Le Braz, Lettres inédites de Sainte-Beuve [à Luzel] (Figaro, 25 sept. 1895) (3) ; — Ch. Le Goffic, De Keramborgne à Pluzunet (Perrine Luzel. — Marguerite Philippe.). (L’Ame Bretonne, II, p. 37-55.) °V. nos 5, 59, 88 A-B, 632, 1072.

(1) Pendant qu’il était étudiant à Paris, le 10 septembre 1845, Luzel fut chargé d’une mission en Bretagne « à l’effet d’y recueillir les chants et poésies populaires en langue bretonne ». A. Le Braz (Théâtre celtique, p. 157) dit que c’est « probablement sur la recommandation de Pitre-Chevalier » que cette mission lui fut accordée par le ministre de Salvandy. II n’en est rien. Luzel se recommanda seulement auprès du ministre du souvenir qu’avait laissé dans l’Université son oncle Le Huërou. Cette mission, pour laquelle il reçut 300 francs, ne donna pas de résultat très appréciable. C’est sans doute pour cette raison que les demandes qu’il fit dans la suite (15 août 1840, 15 juillet 1847, 1er août 1840, 14 juillet 1858) ne furent pas prises en considération.

(2) Extrait d’une lettre que Luzel écrivait de Plouaret, le 19 novembre 1872, à J. Salann, qui l’attaquait dans l’Océan à propos de sa brochure sur l’Authenticité des chants du Barzaz-Brei :
« A propos de... Fanch ar Moal, je croyais que vous saviez parfaitement que c’était un pseudonyme que j’avais adopté pour publier quelques poésies de moi, et plusieurs imitations aussi, — surtout dans le Conteur breton, pour n’y pas voir mon nom fleurer trop souvent. Ce n’était pas un... secret pour les autres bardes, Lescour, Proux, Le Jean, etc... »

(3) La conclusion de cet article de Le Braz demanderait à être revisée. Le Braz, bien qu’ayant vécu pendant neuf ans environ auprès de Luzel, était loin de connaître exactement la vie de celui qu’il appelait son maître. — Il y a également quelques inexactitudes dans la biographie qu’il a tracée de Luzel dans le Théâtre celtique.
[Ollivier, La chanson populaire bretonne sur Feuilles Volantes, p. 326-330.]

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