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Oberour : Proux (Prosper François Marie)

Dave : A-00640
Anv : PROUX
Anv bihan : Prosper François Marie

Roll ar c’hanaouennoù evit an oberour-mañ : (18 kan)

Notennig katalog Ollivier

Proux (Prosper), né le 20 octobre 1812 à Poullaouen (Fin.). Son père était contrôleur aux mines de plomb argentifère qu’on y exploitait, et exerçait en même temps la charge de maire de la commune. L’enfant avait à peine sept ans quand son père mourut. Sa mère, née du Parc de Kerret, vint habiter le Guerlesquin d’où elle était originaire et où vivait encore sa propre mère. Quelques années plus tard, Proux perdit et sa mère qui s’était remariée, et sa grand’mère. Resté orphelin, il est envoyé par son tuteur faire ses études d’abord au collège de Saint-Pol-de-Léon, puis au lycée de Lorient. Il semble qu’il n’a pas entièrement fini ses études, quand il se fait marin, par désir d’aventures. C’est du moins ce qui ressort de la lettre qu’il écrivit à Luzel le 24 août 1865, dans laquelle il lui dit qu’en 1827 il avait fait le voyage de Terre-Neuve. De retour en France, il revient au Guerlesquin pour de là, quelque temps après, aller à Quimper en vue de s’engager dans l’armée : on le verse dans la cavalerie Réformé à la suite d’une ruade de cheval reçue sur le genou, Proux une nouvelle fois revient au Guerlesquin (1832). Il entre comme commis chez le receveur de l’enregistrement, M. Billette, qui s’attacha beaucoup à lui. C’est à partir de cette époque qu’il écrit les chansons dont il formera le premier recueil qu’il publiera, Ccinaouennou grêt gant eur C’hernewod (Saint-Brieuc, Guyon aîné, 1838; in-12, 36 p.). Le livre, paru sans nom d’auteur, eut un succès énorme dans la région, et tous savaient à qui l’attribuer. Le clergé, ému par le caractère assez grivois ou gaulois de certaines pièces, fit tous ses efforts pour retirer le livre de la circulation : mesure qui n’empêcha pas la propagation des chansons par la voie orale, si elle n’y contribua pas. Ces chansons ne sont pas encore oubliées dans la région.
En 1839, P. Proux se maria à Plouigneau, et se rangea. Sur les conseils de son beau-père et aussi de M. Billette qui ne cessait de lui prodiguer des conseils, Proux se mit à étudier les lois et règlements de l’administration. Le 28 octobre 1843, il fut nommé percepteur au Guerlesquin. Il y aurait sans doute terminé sa carrière, si des négligences dans le service ne l’avaient contraint à demander son changement. Le 27 février 1858 il fut nommé en la même qualité à Saint-Renan. C’est l’exil. Il ne paraît pas s’être corrigé, puisque « des circonstances fatales et imprévues » ainsi qu’il l’écrit à Luzel le 30 décembre 1863, le forcèrent à donner sa démission (16 janvier 1863). Il revint à nouveau à son port d’attache, au Guerlesquin. Désœuvré, il chercha quelque situation. Grâce au concours de son ami le barde Lescour, il obtint la représentation d’une maison de vins en gros de Sète, et, à la fin de 1866, il vint habiter Morlaix, sans doute pour être plus au centre de ses affaires. Il y mourut le 11 mai 1873.
Luzel, alors à Plouaret, en apprenant cette triste nouvelle quelques jours après, écrivit à sa mémoire une élégie où, comme il l’écrit dans la lettre de condoléances qu’il adressa au fils de Proux, il a « essayé de rendre un juste éloge à l’ami que nous sommes tant à regretter ». Cette élégie parut dans l’Echo de Morlaix du ler juin 1873.
Œuvres : Canaouennou grét gant cor C’hernewod. C’est de ce recueil qu’ont été extraites par les imprimeurs les chansons publiées sur feuilles volantes; — Bombard Kerne, Jabadao ha Kaniri. (Guingamp, P. Le Goffic, 1866; in-12, X-117 p.).
A consulter : F.-M. Luzel, Préface de Bombard Kerne; — Prosper Proux (1811-1873) — Studiaden var e vuez, e lizerou e varzoniez, gant F. Jaffrennou (Taldir). A la suite de ce travail, Jaffrennou a reproduit les œuvres de P. Proux, publiées et quelques inédits. (Keraez, Moullerez « Ar Bobl », 1913; in-12, 253 p.). — V. n°s 21, 69, 401, 540, 594, 761, 828 A-B, et 870 A-C (avec la restriction indiquée par Ch. Rolland).

(1) Ces deux pièces avaient paru, signées : X..., dans Feiz ha Breiz, la Guerz n° du 25 février 1382, le Cantik n° du 11 mars 1882.
[Ollivier, La chanson populaire bretonne sur Feuilles Volantes, p. 338-339.]

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